La gestion des émotions pendant l’enfance joue un rôle crucial dans son développement global. Pourtant, c’est un défi pour les parents et les éducateurs. Dans cet article, nous explorerons pourquoi cela compte autant et nous viserons à fournir un guide pratique. Notre objectif est d’aider les parents et les éducateurs à accompagner les enfants dans leur croissance émotionnelle. Parce que donner aux enfants des outils émotionnels solides est une clé pour leur avenir.

Comprendre les émotions chez l’enfant
Nature et développement des émotions
Les émotions chez les enfants sont des aspects fondamentaux de leur développement socio-émotionnel. Dès la petite enfance, les nourrissons manifestent des réponses émotionnelles qui évoluent au fil du temps. Le développement émotionnel des enfants est influencé par des facteurs biologiques, environnementaux et sociaux. Les émotions primaires, telles que la joie, la tristesse, la colère et la peur, émergent tôt dans la vie, tandis que les émotions secondaires, plus complexes, se développent à mesure que l’enfant grandit et acquiert des compétences sociales.
Impact des émotions sur le bien-être
La gestion des émotions pendant l’enfance joue un rôle crucial dans son bien-être global. Les émotions non régulées peuvent avoir des conséquences significatives sur la santé mentale et physique des enfants. Les enfants qui apprennent à reconnaître et à exprimer leurs émotions de manière appropriée sont plus susceptibles de développer une estime de soi positive, ce qui, à son tour, influe sur leurs comportements sociaux et émotionnels.
Comment apprendre à son enfant à gérer ses émotions?
La gestion des émotions n’est pas innée chez l’enfant : elle s’apprend progressivement, grâce à l’accompagnement bienveillant des adultes qui l’entourent. Voici des stratégies simples et efficaces pour soutenir votre enfant dans ce développement essentiel.
Nommer et reconnaître les émotions
Selon Naître et Grandir, la première étape pour que votre enfant apprenne à gérer ses émotions est de nommer et reconnaître ce qu’il ressent.
Pour ce faire, il existe plusieurs méthodes pour aider votre enfant:
1. Parler des émotions dès son plus jeune âge.
Présentez-lui des mots simples pour nommer les émotions de base comme la joie, la tristesse, la colère et la peur. Vous pouvez également décrire ce qu’il vit :
« Tu es triste parce que ton jouet est cassé » ou « Tu es en colère parce que tu n’as pas eu ce que tu voulais ».
2. Utiliser le langage corporel.
Montrez-lui comment les expressions faciales et la posture sont liées aux émotions. Le faire devant un miroir rend l’exercice encore plus amusant et concret. Nommez aussi ce que vous observez chez lui :
« Tu criais et tu avais les poings fermés quand ta sœur a brisé ta tour de blocs. Tu étais fâché » ou « Tu tremblais et tu t’es serré contre moi quand le chien a couru vers toi. Tu avais peur ».
3. Employer des outils visuels.
Selon Maude Dubé, éducatrice spécialisée, les livres, images, jeux et affiches montrant différents visages sont très utiles pour aider l’enfant à reconnaître les émotions. Faites-lui remarquer les indices : les sourcils froncés quand on est fâché, les larmes quand on est triste, un sourire lorsqu’on est content, des yeux grands ouverts quand on a peur.
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4. Introduire les émotions plus complexes.
Les émotions comme la jalousie, ou la culpabilité peuvent être abordées dès l’âge de 2 ou 3 ans. Par exemple, si votre enfant frappe son frère et qu’il ressent ensuite du malaise, vous pouvez lui dire : « Maintenant, tu ne te sens pas bien parce que tu as vu que ça lui faisait de la peine, n’est-ce pas? » Cela l’aide à reconnaître cette émotion plus nuancée.
Valider ses sentiments
Valider les émotions de votre enfant ne veut pas dire accepter tous les comportements, mais reconnaître ce qu’il vit.
Dites-lui que ce qu’il ressent est normal : « C’est correct d’être fâché », « Je comprends que tu sois triste », « Ça peut faire peur la première fois ». Cette étape est essentielle pour que l’enfant se sente compris, sécurisé et ouvert à apprendre comment mieux réagir.
Enseigner des stratégies de calme
Une fois que l’enfant peut reconnaître ses émotions, il est important de lui transmettre des outils pour se calmer. Ces stratégies peuvent inclure :
- prendre de grandes respirations;
- s’éloigner de la situation un moment;
- utiliser un coin calme avec des objets apaisants;
- utiliser une étiquette sensorielle calmante pour faire des exercices de respiration et apaiser la bougotte;
- demander un câlin;
- utiliser des mots pour exprimer ce qu’il ressent.
Montrez-lui ces techniques lorsque tout va bien, pas seulement en pleine crise. L’enfant sera alors plus à l’aise de les utiliser quand il en aura réellement besoin.
Donner l’exemple
Les enfants apprennent beaucoup par imitation. Je vous conseille donc de parler de vos propres émotions pour leur montrer que ce que vous leur enseignez est réel et universel.
Par exemple, si vous étiez fâché plus tôt, expliquez-lui calmement ce qui s’est passé :
« J’étais fâchée plus tôt parce que j’ai perdu quelque chose d’important. Ça m’a rendue impatiente, mais maintenant je me sens mieux. »
Cela normalise les émotions et montre comment les gérer sainement.
Renforcer positivement
Lorsque votre enfant réussit à nommer ce qu’il ressent ou à utiliser une stratégie de calme, prenez le temps de le souligner :
« Tu t’es calmé avec tes respirations, je suis fière de toi »,
« Tu m’as dit que tu étais triste, c’était une bonne façon d’exprimer ton émotion ».
De plus, offrir votre présence rassurante, une écoute sincère et du réconfort lorsqu’il en a besoin aide énormément à développer sa confiance et sa capacité à gérer ses émotions.
Quels sont les avantages d’une bonne gestion émotionnelle chez un enfant?
Lorsque votre enfant comprend ce qu’il ressent et qu’il sait comment réagir, cela transforme non seulement son quotidien, mais aussi vos interactions avec lui. Les bénéfices se font sentir à la maison, à l’école et même dans ses relations sociales. Voici quelques avantages concrets.
Meilleure estime de soi
Lorsque votre enfant arrive à reconnaître ce qu’il ressent et à y réagir de façon adaptée, il développe un sentiment de compétence qui nourrit son estime personnelle. Il se sent capable de faire face aux situations difficiles et devient plus à l’aise pour exprimer ses besoins.
À l’inverse, un enfant qui comprend mal ses émotions peut se sentir dépassé ou coupable, ce qui nuit à sa confiance en lui. Cette confusion peut l’amener à se dévaloriser ou à éviter certaines situations par peur d’échouer.
Diminution des crises et des comportements impulsifs
Une mauvaise gestion des émotions peut entraîner une accumulation de stress, de colère ou de peur, qui se manifeste par des crises, des comportements agressifs ou des réactions anxieuses, et peut compliquer les relations avec les autres.
En l’aidant à mettre des mots sur ses émotions, vous réduisez cette frustration intérieure: il aura moins tendance à exploser face à la frustration ou à la colère. Il pourra se calmer plus rapidement et gérer les situations difficiles avec plus de fluidité, ce qui rend le quotidien plus paisible pour lui et pour vous.
Meilleure concentration et réussite scolaire
Les enfants sont souvent submergés par leurs émotions et peuvent donc perdre le fil en classe, se décourager ou éviter certaines activités. L’accumulation de stress et d’émotions non gérées peut nuire à leur motivation et à leur capacité à apprendre.
C’est pourquoi, lorsque les émotions sont bien comprises et exprimées, l’enfant peut se concentrer plus facilement et rester engagé dans ses apprentissages. Il est moins distrait par des émotions fortes comme la frustration, les crises de colère ou la tristesse et peut mieux relever les défis scolaires!
Santé mentale renforcée
Quand un enfant est capable de reconnaître et de gérer ses émotions, il développe des ressources pour faire face aux défis de la vie et maintenir son bien-être. Il apprend à demander du soutien, à s’adapter aux changements et à réguler ses sentiments de façon saine.
Ne pas savoir exprimer ou comprendre ses émotions peut mener à une accumulation intérieure. Ce qui veut dire augmenter le stress et l’anxiété, ou provoquer un retrait social. Sur le long terme, cela peut fragiliser sa santé mentale et rendre plus difficiles les transitions ou situations complexes.
Comment accompagner l’expression émotionnelle de l’enfant?
Créer un climat de confiance
Pour que votre enfant ose partager ce qu’il ressent, il a besoin de savoir que ses émotions seront accueillies sans jugement. Cela commence par votre attitude : restez calme face à ses réactions, écoutez-le attentivement et montrez-lui qu’il peut se confier à vous en toute sécurité.
Par exemple, si votre enfant pleure après une chicane avec un ami, vous pouvez lui dire : « Je vois que tu es bouleversé, tu peux me raconter ce qui s’est passé ». Même si ses sentiments semblent disproportionnés, le fait de les reconnaître et de les accueillir montre que ses émotions sont légitimes et qu’il peut se tourner vers vous sans crainte.
Favoriser l’expression verbale
Comme je mentionne depuis le début, verbaliser les émotions constitue une étape cruciale dans l’accompagnement de l’expression émotionnelle de l’enfant. C’est pourquoi l’encourager à le faire est si important.
Posez-lui des questions ouvertes pour l’aider à explorer ce qu’il ressent : « Qu’est-ce qui t’a rendu fâché ? » ou « Pourquoi cette situation te rend triste ? ». Parfois, ce qui semble être de la colère peut cacher un sentiment de rejet ou de frustration, et l’accompagner verbalement permet de faire le lien entre l’émotion et la situation.
Vous pouvez également raconter vos propres émotions de manière simple et adaptée : « J’étais inquiète ce matin parce que j’avais beaucoup de choses à faire, mais maintenant ça va mieux » ; cela montre que tous les sentiments sont normaux et qu’ils peuvent être exprimés calmement.
Encourager l’expression par différents moyens
Les enfants peuvent aussi se sentir plus à l’aise avec d’autres formes d’expression comme le dessin, le jeu ou la musique. Un enfant en colère pourrait dessiner ce qu’il ressent ou jouer avec des figurines pour représenter la situation qui l’a frustré. Certains aiment bouger ou taper sur un coussin pour libérer la tension.
Ces activités permettent à l’enfant de se détendre tout en donnant un sens à ses émotions. L’important est de lui offrir plusieurs options et de l’accompagner sans jugement, afin qu’il trouve le moyen qui lui convient le mieux pour exprimer ce qu’il ressent.
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Cela vous laisse plus de temps et d’énergie pour vous concentrer sur ce qui compte vraiment : être présent pour votre enfant, l’écouter et l’accompagner dans ses émotions.
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Questions fréquentes sur la gestion des émotions pendant l’enfance
Comment aider un enfant qui ne parvient pas à exprimer ses émotions?
Il arrive parfois qu’un enfant ait du mal à mettre des mots sur ce qu’il ressent. Dans ce cas, plusieurs stratégies peuvent l’aider :
- Pratiquez l’écoute active : accordez-lui toute votre attention, évitez de faire autre chose en même temps et ne l’interrompez pas. Montrez que vous êtes réellement intéressé par ce qu’il ressent.
- Encouragez le langage au « je » : aidez-le à dire « Je suis fâché » ou « Je suis triste », plutôt que de rester dans des gestes ou des cris.
- Proposez des activités créatives : le dessin, l’écriture, la musique, le chant, les arts plastiques ou les jeux de rôle permettent à l’enfant de s’exprimer autrement que par les mots.
Pour aller plus loin, le Coffre à outils du Comité québécois pour les jeunes en difficulté de comportement offre de nombreux conseils et techniques pratiques pour accompagner l’expression émotionnelle.
Comment gérer une crise de colère en public?
Selon Naître et grandir, vivre de la colère ou de la déception est tout aussi normal que ressentir de la joie, de la tristesse ou de la peur.
Pendant la crise
1. Approchez-vous calmement et parlez doucement pour l’apaiser. Permettez-lui de verbaliser ce qu’il veut ou ce qui l’agace. Par exemple, s’il veut un jouet, vous pouvez dire : « Oh, ce jouet est vraiment intéressant! À quoi jouerais-tu avec? » Parler avec lui permet de diminuer progressivement son excitation .
2. Ensuite, expliquez-lui calmement que ce ne sera pas possible de l’acheter aujourd’hui, mais proposez-lui une alternative comme prendre une photo du jouet pour s’en souvenir.
3. Si la colère persiste, prenez le temps de nommer ce qu’il ressent : « Je vois que tu es vraiment en colère parce que tu voulais ce jouet ».
4. Lorsque c’est possible, isolez-vous un peu des autres personnes. Être à l’écart permet à votre enfant de se calmer sans se sentir honteux, ce qui protège son estime de soi.
5. Ne changez pas votre décision en plein milieu de la crise. Il doit apprendre, avec votre soutien, à accepter le refus et l’insatisfaction, et à gérer les émotions qui en découlent.
Après la crise
1. Une fois calmé, aidez votre enfant à parler de ce qui s’est passé.
2. Discutez ensemble de façons plus adaptées de s’exprimer la prochaine fois.
3. Félicitez-le pour avoir réussi à se calmer. Montrez-lui ce qu’il a fait de bien pour gérer sa colère, afin qu’il associe l’effort à un résultat positif et développe sa confiance en lui.
Mon enfant semble triste sans raison, que faire?
Les émotions des enfants peuvent parfois sembler mystérieuses. Dans ce cas, observez attentivement son comportement et encouragez-le à en parler. La clé est de lui posez des questions ouvertes comme « Qu’est-ce qui se passe dans ta tête? » ou « Qu’est-ce qui t’a rendu triste? ». Parfois, la tristesse peut être liée à de petites frustrations ou à des changements dans son quotidien que vous n’avez pas remarqués.
Offrir votre présence rassurante et valider ses émotions est essentiel même si l’origine de son émotion n’est pas claire.
Comment instaurer des limites tout en validant ses émotions?
Poser des limites claires pour le bien-être et la sécurité de votre enfant est nécessaire, mais cela peut se faire tout en reconnaissant ce qu’il ressent. Valider ses émotions ne signifie pas céder à toutes ses demandes, mais lui montrer que ses sentiments sont entendus et compris.
Si votre enfant veut jouer dehors alors qu’il pleut, vous pouvez dire : « Je comprends que tu sois déçu de ne pas pouvoir sortir, c’est normal d’être frustré. Nous allons trouver une activité amusante à l’intérieur pour te changer les idées. » Ici, vous reconnaissez sa frustration tout en maintenant la règle.
Un autre exemple : s’il refuse de partager un jouet avec un ami, vous pouvez exprimer son émotion tout en fixant une limite : « Je vois que tu n’as pas envie de prêter ton jouet, c’est normal de vouloir le garder. Mais à l’école, on doit apprendre à partager pour que tout le monde puisse jouer ensemble. »
Vous aidez donc votre enfant à comprendre que ses sentiments sont légitimes, tout en lui enseignant la patience, le respect des règles et la gestion de la frustration.



