parler des abus chez les enfants

Comment prévenir les abus sexuels sur les enfants ?

Malheureusement, les abus sexuels sur les enfants sont une réalité à laquelle chaque parent doit faire face. Personne ne veut que son enfant vive un tel traumatisme, c’est pourquoi il est important de prendre toutes les mesures possibles pour que de tels gestes ne se produisent pas.

Malheureusement, les abus sexuels sur les enfants sont une réalité à laquelle chaque parent doit faire face. Personne ne veut que son enfant vive un tel traumatisme, c’est pourquoi il est important de prendre toutes les mesures possibles pour que de tels gestes ne se produisent pas.

Une façon de faire de la prévention est d’éduquer notre enfant à ce sujet. Mais comment leur en parler ? Comment détecter les signes d’abus et comment réagir ? Cet article vous apporte des réponses à vos questions.

Comment parler des abus sexuels à votre enfant ?

Il n’est pas facile d’aborder le sujet des abus sexuels avec votre enfant, mais il est primordial que vous le fassiez. Un enfant conscient du danger a plus de chance de se défendre et de vous en parler.

Une bonne communication. Dès son plus jeune âge, développez une bonne communication avec votre enfant, pour qu’il se sente à l’aise avec vous et puisse se confier facilement à vous.

Les éduquer. Apprenez à votre enfant le bon nom des parties génitales, sans créer de malaise ou de gêne. Abordez le sujet de la sexualité dès qu’il commence à vous poser des questions. C’est à vous d’éduquer votre enfant sur le sujet. Ne faites pas de la sexualité un sujet tabou.

La bonne attitude. Votre attitude face aux questions sexuelles fera une de deux choses : soit votre enfant sera gêné d’aborder la question avec vous, car c’est un sujet tabou dans votre foyer, soit il s’ouvrira à vous, car il sait qu’il peut tout vous dire et qu’il n’y a aucun malaise.

Mon corps, c’est mon corps. Très jeune, apprenez à votre enfant que son corps est à lui, et que personne n’a le droit de le toucher ou de le regarder nu. Expliquez-lui que si quelqu’un essaie de le toucher sur ses parties intimes, il doit dire non, s’en aller et vous en parler.

Ne pas parler aux inconnus. Enseignez à votre enfant qu’il ne doit jamais parler à un inconnu, et que s’il se perd lors d’une sortie, il doit aller voir un policier, un agent de sécurité ou un employé de l’endroit.

Écouter sa conscience. Bien qu’un enfant ne comprenne pas encore le concept de la conscience, dites-lui d’écouter sa petite voix intérieure. Si quelque chose le rend inconfortable ou que sa petite voix lui dit que ce n’est pas bien, il dit non et vous en parle.

Les deux types de secrets. Expliquez à votre enfant la différence entre un bon et un mauvais secret. Le bon secret est une surprise pour faire plaisir à quelqu’un. Le mauvais secret est quelque chose qui nous rend inconfortables et qu’on nous dit de ne pas répéter.

Que pouvez-vous faire, côté pratique, pour éviter que votre enfant soit victime d’abus ?

En plus de mettre votre enfant en garde contre les abus, que pouvez-vous faire, de façon pratico-pratique pour prévenir les abus sur votre enfant ?

Respecter l’intimité. Chaque membre de la famille, incluant l’enfant, doit avoir sa propre intimité et respecter celle des autres. Votre enfant doit comprendre que la nudité est quelque chose de personnel.

Mises en situation. Faites des mises en situation avec votre enfant. Posez-lui des questions comme :

Que ferais-tu si un adulte que tu ne connais pas te demandait de l’aider à retrouver son chat ?

Que ferais-tu si un enfant plus vieux voulait que tu le touches ?

Que ferais-tu si quelqu’un que tu connais vient te chercher à l’école sans que papa ou maman t’en prévienne ?

Des mises en situation comme celles-ci semblent comme un jeu à votre enfant, mais elles vous permettent de corriger le tir si nécessaire.

Séances de pratique. Faites des séances de pratique avec votre enfant pour lui montrer quoi faire si quelqu’un essaie de le toucher ou de lui faire quelque chose qui le rend mal à l’aise. Il doit dire d’une voix forte « Non ! Je vais le dire à papa et à maman ! », s’en aller ou aller voir un autre adulte responsable et vous en parler immédiatement. Faites-le pratiquer. Les agresseurs visent souvent les enfants, car ils voient en eux des victimes faciles. Si un enfant tient tête à l’abuseur et attire l’attention des gens aux alentours, c’est parfois assez pour décourager l’agresseur.

Qui s’occupe de votre enfant ? Assurez-vous que les gens qui gravitent autour de votre enfant lorsque vous êtes absent — professeurs, gardienne, membres de la famille, voisins, etc. — sont dignes de confiance. Demandez à votre enfant comment les choses se sont passées, ce qu’il a aimé ou pas aimé et s’il est à l’aise avec cette personne.

Mot de passe. Mettez en place un mot de passe. S’il vous arrive un imprévu et que vous devez envoyer quelqu’un d’autre le chercher à votre place, cette personne doit avoir le mot de passe, sinon l’enfant ne doit pas partir avec.

Quels sont les signes d’abus ?

Voici certains comportements anormaux chez les enfants, qui pourraient être un signe d’abus sexuel.

Il en connaît trop sur le sexe pour son âge.

Même si on lui a dit d’arrêter, il touche ses parties génitales souvent, au point de négliger ses autres activités. Il le fait aussi en public.

Il dit de gros mots — à connotation sexuelle — même si on lui a dit souvent d’arrêter.

Il caresse les organes génitaux d’autres enfants.

Il oblige d’autres enfants à se déshabiller.

Il simule des rapports ou comportements sexuels ou a des comportements sexualisés envers les autres.

Il veut regarder des images explicites.

Il introduit des objets dans son vagin ou son rectum ou dans celui d’autres enfants.

Il menace ou fait du chantage aux autres enfants pour faire des jeux sexuels.

Il présente des troubles de propreté, de sommeil, d’alimentation, du comportement et s’isole.

Si vous remarquez un ou plusieurs de ces comportements chez votre enfant, gardez l’œil ouvert. Parlez avec lui et tentez de découvrir ce qu’il se passe. Consultez son médecin. Si vous croyez que votre enfant a été agressé sexuellement, contactez le CLSC ou la DPJ.

Comment réagir si votre enfant est victime d’abus sexuel ?

Il se peut que, malgré tous vos efforts pour prévenir cette horreur, votre enfant vous confie qu’il a été abusé. Comment réagir ? Que faire ?

Restez calme. C’est extrêmement important, même si c’est difficile. Si vous paniquez, votre enfant risque de se refermer sur lui-même en voyant que vous êtes troublé.

Écoutez-le. Laissez-le vous conter, dans ses propres mots, ce qui est arrivé et ne l’interrompez pas. Ne lui suggérez rien et n’intervenez pas pendant qu’il vous parle.

Rassurez-le. Dites-lui qu’il a bien fait de vous en parler, et que rien n’est de sa faute. C’est crucial pour l’enfant de se sentir compris, soutenu et rassuré.

Consultez des spécialistes. Amenez votre enfant consulter le médecin et des spécialistes qui l’aideront à passer à travers cette épreuve.

Contactez les autorités. Au Québec, la Loi sur la protection de la jeunesse dit que toute personne a l’obligation légale de signaler une situation à la Direction de la protection de la jeunesse ou à la police, lorsqu’elle a des motifs raisonnables de croire qu’un enfant est agressé sexuellement. Signalez l’abus à la police ou à la DPJ. Votre identité reste confidentielle. Même si ce ne sont que des doutes, votre responsabilité n’est pas de valider les informations que vous possédez, mais bien de les signaler.

Commencez la guérison

Une fois que l’enfant s’est confié et que les autorités sont contactées, il faut passer à la prochaine étape : la guérison. C’est une étape longue et ardue, mais nécessaire pour le bien-être de votre enfant.

Aidez votre enfant à reconstruire son image de soi et donnez-lui les outils nécessaires pour l’aider à cheminer vers la guérison. Pour des suggestions concrètes sur le sujet, consultez ce guide du Centre canadien de protection de l’enfance.

Restez vigilant

L’abus sexuel est un traumatisme que personne, particulièrement un enfant, ne devrait subir.

Malheureusement, selon les données recueillies par l’Organisation mondiale de la Santé, 18 % des filles et 7,5 % des garçons subissent des violences sexuelles. Les enfants sont vulnérables et ont besoin d’être protégés.

Cet article, nous l’espérons, aidera les parents à bien éduquer leurs enfants sur le sujet et à tout faire pour qu’une telle situation ne se produise pas.